C'était donc elle qui le rendait faible? La jeune femme le voyait plutôt dans l'autre sens, bien qu'à une époque il avait été sa seule force. Elle était jeune et avait pratiquement le monde entier contre elle, du moins son monde, et seul son amour pour le jeune homme l'avait convaincue de leur tenir tête. Ce qui lui n'avait pas fait... Il avait abandonné leur relation, réduit à néant tous les efforts qu'elle avait fait pour qu'ils soient acceptés en tant que couple malgré leur différence d'âge et pourtant, elle n'arrivait pas à lui en vouloir. Pas après tout ce que ses parents lui avaient fait voir. Il n'empêche qu'elle rêvait de lui confirmer qu'elle avait toujours été celle qui était forte dans leur couple, mais cela ne ferait que briser ce moment parfait. « Après dix ans, peut-être bien que je n'ai pas envie d'être forte non plus... » Dix ans sans le voir, pouvoir le toucher et l'avoir à ses côtés... qui résisterait? Pas grand monde, personne face à ce regard qu'il lui lançait qui la faisait fondre sur place. « Réserve moi une journée complète, je t'assure qu'il y a de quoi parler... » Il ne voulait rien savoir de ce qu'avait été sa vie durant ces dix dernières années? C'était tout bénéfique pour elle. Athena doutait fortement qu'il aie encore envie de lui faire l'amour en sachant qu'elle avait été fiancée, qu'elle était à ce moment même plus ou moins en couple avec un autre. A en voir sa réaction, Aaron pensait certainement qu'elle n'avait pu réellement tourner la page sur leur histoire, c'était en partie vrai mais elle avait pu aimer à nouveau, ce qu'il n'apprécierait surement pas. Maël avait pourtant été l'homme de sa vie et même dans les circonstances actuelles, il le restait, la jeune femme gardait simplement ce détail pour elle pour ne pas gâcher sa vie à attendre un homme qu'elle n'aurait plus jamais.

Sortant sur le parking, elle se retrouvait rapidement bloquée contre la voiture, Aaron collée à elle. Pas chez lui pour cause de bordel? Elle était maniaque mais ce n'était pas vraiment l'un de ces soirs ou elle irait lui faire remarquer. Pas chez elle, il suffisait que Caleb passe la voir pour que ce soit un petit désastre. « L’hôtel c'est bien... Après autant de temps, on peut se permettre un petit luxe, non? » La jeune femme prenait soin de l'embrasser fougueusement pour ne pas lui laisser le son de répondre, puisque de toute façon, c'était l'hotel ou rien. Quittant ses lèvres, elle le repoussait légèrement pour pouvoir se dégager et prendre place côté passager, plus vite ils seraient parti, au plus vite il serait entièrement sien. Aaron ne mit pas longtemps à démarrer, encore moins à leur trouver un hôtel en suivant les indications d'Athena qui connaissait évidemment la ville bien mieux que lui. La jeune femme ne faisait même pas mine de cacher son impatience face à la réceptionniste, nouvelle sans aucun doute. Ce n'était pas très sympathique de sa part, mais les formalités là tout de suite, elle s'en moquait éperdument. Prenant les escaliers pour aller plus vite - et ne pas avoir recours à leur ascenseur - Athena s'arrêtait devant la chambre 114 qui leur avait été attribuée avant de se tourner vers Aaron à nouveau en se mordillant la lèvre. Il était en possession de la clé, la seule chose qu'elle pouvait faire était de calmer son impatience et d’espérer qu'il n'aie pas changé d'avis sur le trajet.

Casey n'avait pas eut la chance de Kennedy, celle de faire ses stages au New York Times ce qui lui valait de ne rien connaître au batiment maintenant qu'il y était engagé. La meilleure partie? Son ex petite amie était la personne chargée de lui faire connaître les moindres recoins, de l'aider à se faire une place dans l'équipe, en somme il était loin du compte. Si Sofia parvenait à lui parler calmement, c'était déjà une victoire, Casey ne pouvait pas vraiment espérer qu'elle l'aide en plus dans son intégration, surtout quand la blonde rêvait sans doute de le voir se faire éjecter. il ne comprenait toujours pas où il avait commit une faute avec elle, mais il ne voulait pas le savoir non plus. Il s'était fait largué après un an et demi de relation sans un mot d'explication, son orgueil en avait pris un sacré coup, il ne fallait donc pas penser qu'il allait la supplier d'obtenir des réponses. C'était de toute façon trop tard, cette histoire était loin derrière eux, et s'il avait de la chance, assez loin pour qu'elle l'aide et ne le rabaisse pas au bureau.

En pause repas - qui durait à peine 30 minutes - Casey avait choisi la sandwicherie préférée des employés même s'ils s'y déplaçaient rarement. Le jeune journaliste n'avait pas encore eut l'occasion de faire des tonnes de connaissances puisqu'il passait surtout son temps à tenter de faire ses preuves, il préférait donc manger seul à une table ici qu'à l'écart des autres au bureau. Quoi que, il s'était rapidement fait un mini fan club ce qui était à la fois drôle et très perturbant, bien qu'habituel. Casey n'avait jamais eut de soucis d'intégration et ne doutait pas que ça viendrait vite mais pour l'instant, il ne voyait que Sofia et ses yeux enragés posés sur lui et il voulait éviter ces instants par dessus tout. A croire que c'était son jour de chance puisque la petite stagiaire était elle aussi à la sandwicherie et lui avait épargner 10 minutes sans le vouloir. « Si je vous dit qu’ils sont tout les quatre pour moi ça manque de crédibilité n’est-ce pas ? » Casey répondait par une simple grimace, elle n'était absolument pas crédible. « J’ai moins l’air d’une victime si je vous dis que c’était mon idée ? ». Casey levait les yeux au ciel faisant mine de réfléchir avant de conclure d'un simple « non » en lui adressant un sourire. il commandait rapidement son propre sandwich avant de la rejoindre à nouveau. « Si c'était vraiment ton idée, ça ne fait pas victime mais plutôt la fille qui veut absolument gagner des points... » Il parlait sur un ton parfaitement détaché n’émettant aucun jugement dans ses paroles. « Et dans un journal aussi célèbre, t'as bien raison de le faire. On a tous du se rabaisser un petit peu pour y arriver... » Et c'était loin d'être ce qu'il y avait de plus plaisant mais à côté de cela, vous étiez apprécié et avoir des contacts dans votre milieu était toujours un plus pour le jour ou vous sortiez de l'université. « J'ai cru comprendre que journalisme n'est pas ta matière principale, qu'est ce qui t'a amenée ici? » Aussi jolie soit-elle, Casey ne comptait pas lui faire du rentre dedans mais plutôt s'intéresser discrètement à sa vie, ce qui passait bien plus inaperçu et ne l'empêcherait pas forcément d'arriver à ses fins.